La rose et le coquelicot
Il était une fois, dans mon verger, un peu négligé
Une rose qui de ce fouillis en avait émergé
La Reine des fleurs, sensuelle, et à nul autre pareil
S’ouvrait voluptueusement a son astre de soleil
Draper dans sa robe écarlate elle trônait majestueuse
Divine parfumée et superbement orgueilleuse
Elle toisait d'une insupportable arrogance
Tous ces végétaux parasites n’ayant pour elle que mépris
Offrant sa corolle flamboyante aux regards étonnés
Telle cette Souveraine au bourreau sa tête de condamnée
Un petit Coquelicot, inattendu et plein d'humilité
Se nicher sans vergogne, aux pieds de sa Majesté
Il rougissait de honte, pour son involontaire audace
Car il jugeait ainsi ne pas être à sa place
Que fais-tu en ce lieu ?
Lui dit son Altesse outragée
Ne s'est tu pas que sur-le-champ je peux te faire dégager
Aussi quelle dérision pour celles dont le rêve de parer le corsage
D'une beauté volcanique au regard si peu sage
Et se glissa dans le satin d’accueillantes rotondes
Comme un message d'amour en cette gorge si profonde !
Que de côtoyer un manant, c'et avortons de coquelicot !
Qui ne pouvait de gorge qu’en soigner certains maux
Soudain le coléreux mistral à ces mots fut réveillés
Et son altesse en un instant déshabillé
Perdant son couvre-chef avec ses plus beaux atouts
La splendeur éphémère de sa jeunesse sans retour
Quant au modeste coquelicot résistant à la bourrasque
Qui détruisit la rose, sa beauté fantasque
Une jeune fille le cueillit pour dans son livre en limité la prose
Mais ne vaut-il pas mieux servir de marque pages dans un roman rose
Qu’être une rose effeuillée, pour être dans un dernier outrage vaincue
Et finir souveraine déchue comme un vulgaire gratte-cul
Caregnato Alberto Le 02 : novembre 1997
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