Son ombre s’étirait devant elle comme la petite fille qu’elle avait été et qui aimait par dessus tout offrir à sa mère un bouquet de fleurs sauvages qu’elle cueillait dans la prairie autour de la maison. Désormais elle préférait laisser la nature intacte, sauf ce matin-là où sur le chemin menant à la place du village, ce souvenir d’enfance lui était revenu en mémoire à la vue d’un large tapis mauve tacheté de rose pâle et de jaune vif et ondulant sous la brise. Alors elle avait prélevé avec soin quelques brins, maintenant rassemblés dans une main tandis que l’autre tenait une knautie des champs dont elle respirait avec nostalgie le frais parfum printanier.
Alain Rouschmeyer

Doussard (74210)
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Le travail d’Alain Rouschmeyer navigue entre réalité et intimité laissant apparaitre l’attachement et le détachement. Il explore la dimension cachée d’un quotidien qui ne cesse de nous interpeller comme une musique de jazz ou un blues chaleureux.