Prun'elles
Qu’importe à l’exilé que les couleurs soient fausses
J’aurais voulu fixer dans mes yeux mal ouverts
Ces balcons embrasés ces bronzes ce toit vert
Cette émeraude éteinte et ce renard d’argent
J’aurais voulu fixer dans ma folle mémoire
Cette rose dit-il cette mauve inconnue
Ces nuits t’en souvient-il Me souvenir me nuit
Avaient autant d’éclairs que l’œil noir des colombes
Rien ne nous reste plus de ces bijoux de l’ombre
Nous savons maintenant ce que c’est que la nuit
Que d’étoiles à terre et par-dessus les toits
Nous peuplions à deux l’infini de nos bras
Ta blancheur enflammait la pénombre éternelle
Et je ne voyais pas au fond de tes prunelles
Les yeux d’or des trottoirs qui ne s’éteignaient pas
Louis Aragon, Les yeux d'Elsa - extraits de "La nuit d'exil"
-------
Tableau panoramique peint à l'acrylique et monté sur châssis, mesurant 38x61 cm
Création originale - Décoration murale
Matériaux utilisés: peinture acrylique, toile
Tons : violet prune émaillé de rouge, rose, bleu et blanc
Œuvre originale - reproduction interdite